Actu Patrimoine

Publié le par MASTER METIERS PATRIMOINES

Restauration, la ligne jaune à ne pas franchir
(article du Figaro 11/01/08)

Réparer la beauté peut aussi ruiner l'authenticité d'un objet. Un colloque organisé à Drouot Montaigne ouvre le débat sur ce délicat problème. On se souvient de l'autoportrait de jeunesse, datant de 1634, peint par Rembrandt, sorti d'une collection française où il était conservé depuis 1956 et vendu 12 M€ par Sotheby's, le 10 juillet 2003, à Londres. Un vrai cas d'école dans l'histoire de la restauration ! Derrière une séduisante tête d'aristocrate russe, coiffée d'un chapeau haut de forme en velours rouge, d'épais cheveux bouclés mi-longs, des boucles d'oreilles, une longue moustache retroussée et bijouté de deux rangs de colliers se cachait le visage de l'artiste à cheveux bouclés, coiffé d'un béret.Avant la vente, le propriétaire de ce Rembrandt, sur les conseils de la maison de vente et en accord avec le Rembrandt Research Projet, décida d'enlever tous les atours qui avaient enjolivé ....

Pour en savoir +


La grotte de Lascaux subit une nouvelle agression
(article de France 2 10/01/08)

Le site préhistorique de Dordogne connaît une attaque de taches noires qui menace et détériore les fresques

Pour tenter de "ralentir le développement" de ces taches, un traitement biocide est appliqué depuis mercredi dans la grotte de Montignac, selon la conservatrice en chef des Monuments historiques, Marie-Anne Sire.

Depuis 1983, les visiteurs de Lascaux n'ont plus accès qu'à une copie de la grotte, l'originale étant fermée au public depuis 1963.
Le produit permettant de détruire les micro-organismes va être vaporisé localement dans la partie droite de la grotte, dans l'Abside, la Nef et le Passage, où les "taches noires" sont les plus présentes, a précisé Mme Sire.
La grotte sera ensuite laissée au repos complet pendant près de trois mois, à l'exception d'une intervention d'"une demi-heure par semaine" pour le contrôle des paramètres climatiques, a-t-elle ajouté. Fin mars, des analyses seront effectuées en vue d'une nouvelle réunion du comité scientifique, le 11 avril.
Les taches noires - dont la composition est complexe mais comprend notamment un champignon nommé ulocladium - donnent lieu à une forte mobilisation scientifique depuis plusieurs mois, certaines de ces taches menaçant voire, dans quelques cas, touchant les peintures préhistoriques, a rappelé Mme Sire.
La grotte, qui abrite des peintures datant de 17.000 ans avant J-C, avait déjà dû faire face, en 2001 et 2002, à une forte attaque de moisissure blanche, aujourd'hui "stabilisée". Considéré comme moins sévère, le développement des taches noires serait expliqué, selon les scientifiques, par l'altération de l'équilibre interne du site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

La pression de la gratuité des musées.

JEAN-CLAUDE VANTROYEN  - vendredi 11 janvier 2008, 06:43  Lesoir.be

EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE, on avance timidement. En France, on teste. En Flandre, on joue les jeunes à 1 euro.

Une affiche de la firme bruxelloise Surdiac que l’on peut voir à la Fonderie. Une lithographie en couleur, vers 1950. © D. R.

Depuis mai 2006, les musées reconnus et subventionnés par la Communauté française donnent un accès gratuit chaque premier dimanche du mois. Une politique voulue par la ministre de la Culture Fadila Laanan pour garantir l'accès de tous aux richesses du patrimoine. La Communauté française compense d'ailleurs la perte ainsi subie par les douze musées concernés. Budget : 300.000 euros.

Pour Consoloisirs cependant, cette gratuité n'est pas suffisamment connue, les musées qui la pratiquent non plus. Du coup, cette association qui œuvre pour le développement des droits des consommateurs du temps libre veut zoomer sur cette initiative en organisant elle-même des visites de ces musées, chaque premier dimanche du mois. Premier musée visité, et gratuit donc : La Fonderie, le musée bruxellois de l'industrie et du travail, qui propose une exposition « Tout feu, tout flamme », sur les poêles d'antan. (1).

« L'augmentation de la fréquentation des musées gratuits le premier dimanche du mois stagne à 20 % de visiteurs en plus par rapport aux autres dimanches », dit Bernard Hennebert, de Consoloisirs. « Nous n'avons pas encore de statistiques fiables, rétorque Annick Villain, du cabinet de Mme Laanan. Nous avons confié une analyse de la situation à l'Observatoire des politiques culturelles. »

Expo à 9 euros, 100.000 visiteurs

Gratuité des musées ou non ? La polémique est acharnée. Bernard Hennebert croit à cette gratuité, du moins un dimanche par mois : « Mais ce n'est pas l'élément principal. L'élément principal, c'est de faire (re)venir au musée un public qui n'y vient pas ou plus. » Michel Draguet, directeur des Musées royaux des beaux-arts de Belgique, n'y croit pas : « La gratuité, c'est généreux, mais c'est aveugle. Sous l'apparence d'une politique de gauche, c'est une politique de droite. C'est un libéralisme pur : on ouvre la porte et vient qui veut. Ce qui veut dire : vient qui peut. Car qui va oser entrer ? »

De toute façon, la gratuité est un peu partout, essaimée : premier dimanche dans certains musées, premier mercredi après-midi dans tous les musées fédéraux. Et des tas de tarifs préférentiels existent. Le problème, c'est qu'il n'y a pas d'homogénéité de jour partout en Belgique : chacun y va de sa propre idée.

Et puis, on entre pour 9 euros à l'exposition « Rubens, l'atelier du génie », aux Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles. Ça n'a pas empêché d'atteindre mercredi le beau nombre de 100.000 visiteurs. Gratuité n'est pas synonyme de succès.

 

Le château de Fontainebleau
Michèle Leloup - LEXPRESS.fr du 21/11/2007

Belle endormie depuis quelques décennies, l'immense demeure royale devenue musée national est un précieux témoin des arts décoratifs de François Ier à Napoléon III. L'heure de la restauration a sonné. Coup d'oeil, en exclusivité, sur les premières réalisations.

Evoquant le château de Fontainebleau, où il aimait résider, Napoléon Ier avait raison de dire que «c'est la vraie maison des rois». Un bien de famille, en quelque sorte, puisque les Capétiens - Bourbons et Orléans compris - y ont vécu et, après eux, les Bonaparte. Fait remarquable: chaque souverain ayant pris soin de ne jamais effacer les traces de son prédécesseur, les 1 530 pièces du château sont à la fois un manifeste de l'art de la Renaissance et le reflet, jusqu'à l'excès, des goûts décoratifs du xvie au xixe siècle, comme en témoignent la galerie François Ier, la salle de bal, le boudoir de Marie- Antoinette et le cabinet de travail de Napoléon III.
Diaporama
Devenu musée national en 1927, inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco, le château bénéficia des lois programmes lancées en 1964 par André Malraux. Puis plongea dans un long sommeil de trente ans, végétant dans l'ombre de Versailles. Bernard Notari, patron de Fontainebleau depuis 2006, vient de le réveiller en lançant un vaste programme de restauration bâti sur un partenariat public-privé avec le Crédit agricole (1,3 million d'euros) et les Emirats arabes unis (10 millions d'euros).

Riche d'un mobilier inestimable et de 16 000 objets - souvent empruntés pour meubler les palais de l'Etat - Fontainebleau vient de rouvrir, coup sur coup, deux de ses plus beaux espaces, l'appartement du Pape et l'appartement des Chasses. Et se lance dans l'aménagement de plusieurs autres pièces laissées telles quelles depuis deux ou trois siècles. L'Express a été autorisé à se glisser dans les coulisses de ces préparatifs.


La nécessité d’une subversion radicale

L'Humanité, - Evelyne Pieiller 11 Janvier 2008

L’époque est pathogène. Elle rend ou paranoïaque ou schizophrène. Quand on entend les journalistes féliciter la télévision pour avoir eu le courage de programmer du théâtre à une heure de grande écoute, on est, ô déplorable naïveté, intéressé. Quand on entend que huit millions de spectateurs sont restés rivés à leur poste, on est quasi dévoré de curiosité. Quand on apprend qu’il s’agit d’une pièce de Pierre Palmade interprétée par Line Renaud et Muriel Robin, on rit aux éclats. Ça, c’est de la défense du spectacle vivant, comme on dit bizarrement. C’est fou ce qu’on le défend d’ailleurs, par les temps qui courent. Notre actuelle ministre de la Culture, pour justifier la « culture du résultat » et la demande faite aux théâtres d’avoir du succès, évoque sans broncher Jean Vilar et le TNP, qui eux aussi cherchaient à « rencontrer » le public. Ah, tout est dans tout et réciproquement… Le Théâtre national populaire a programmé, pour ses premières saisons, le Cid, Mère Courage, le Prince de Hombourg, l’Avare, Nucléa, Lorenzaccio, Meurtre dans la cathédrale, la Nouvelle Mandragore et la Mort de Danton. Corneille, Brecht, Kleist, Molière, Pichette, Musset, Eliot, Vauthier, Buchner. Pas grand-chose à voir avec Palmade et Guitry. « Privez le public - ce public que l’on nomme « grand » parce qu’il est le seul qui compte - de Molière, de Corneille, de Shakespeare : à n’en pas douter, une certaine qualité d’âme en lui s’atténuera. » C’est Jean Vilar qui écrit cette note, en 1953. C’est tout le problème. Pourquoi diable méprise-t-on le public ? Pourquoi ne remarquons-nous pas le succès stupéfiant de Roméo + Juliette, qui ne repose certainement pas sur la seule distribution ? Bonté divine (ladite expression n’est là que pour nous familiariser avec nos épatantes « racines chrétiennes »), le « peuple » ne serait capable d’apprécier que la médiocrité ? Évidemment, au « divertissement » (de qualité, cela va de soi), va répondre l’entreprise socio-culturelle, l’oeuvre à message fort, qui vous crée du lien social illico, qui intègre les grands débats de société, et il ne s’agit pas de Brecht, grand écrivain… Comme on va s’ennuyer, comme on s’ennuie déjà… Mais qu’on ne croie pas qu’il s’agit ici d’un relais de la complainte minante et accusatrice sur le thème du déclin de la France, c’est de la conception de l’art et de la culture dans le « capitalisme tardif », pour reprendre l’expression choisie par Fr. Jameson, qu’on parle, du rôle qui leur est attribué, ici et ailleurs, là où s’épanouit le libéralisme à visage humain, et son idée de l’homme comme éternel petit-bourgeois… « Une certaine qualité d’âme »… c’est flou, c’est sûr, mais on comprend quand même que cela désigne la capacité à imaginer, à se décoller des codes dominants, à accueillir le lyrisme, à accueillir l’idée sensible que tout n’est pas joué, tout n’est pas fini, qu’il reste à inventer, et qu’on en a la force…

Aujourd’hui, c’est curieux, mais humain est synonyme de petit, médiocre, vilain. Comme si c’était le bon sens même. Allons donc. Il va falloir très certainement revenir à la question de la « nature humaine », processus et non essence. De même, le réalisme semble le top du top pour dire la réalité. Allons donc. Tiens, pour les plus curieux, un cadeau en passant : lisez la préface de Pierre et Jean, de Maupassant, l’icône même du réalisme, où il en définit splendidement l’impossibilité. Arrêtons de confondre « réalisme » et « vérité ». De ce point de vue, la lecture des nouvelles de Marc Villard est non seulement un plaisir toxique, mais un dessillement. Villard écrit des romans « noirs », et, depuis Dashiell Hammet, il semble que le noir soit obligatoirement réaliste. Or, Villard écrit des fables, mais toutes nourries de détails réalistes. Chez lui, il y a la misère de notre monde, les toxicos, les solitaires, les égarés, entre Barbès et cités, on y prend du crack, on vole, on se prostitue, mais les meurtres et les foyers de femmes battues et la traversée du détroit de Gibraltar ne relèvent pas d’autant de faits divers, ils sont excessifs, ils cristallisent le massacre des innocents, pour, dans l’ironie au couteau, dans la démesure désinvolte et secrète, permettre d’accompagner le chagrin des enfants cassés, d’en mesurer la détresse, jusqu’au bout, jusqu’au bout de l’imaginaire. Cette démarche-là, tout en syncopes, bifurcations vers des fragments de poèmes intérieurs, blagues, mise à distance, instants grotesques, ne cherche pas à séduire par la complicité (les méchants sont méchants, les bons, etc.), ne donne pas dans le binaire, mais propose un réalisme fantastique, excédé, où chantent par en dessous l’amitié grinçante pour les fracassés, la nécessité d’une subversion radicale pour que l’impasse s’ouvre, sans la moindre sentimentalité, en détournant méchamment les recettes habituelles. Le tout sur une bande-son exactement somptueuse, qui va de Solomon Burke à Graham Parker, ce qui nous rappelle qu’autrefois Marc Villard fut rédacteur en chef d’une splendide et fugace revue rock. Barbès calling…


MÉDÉA -
Yennayer fêté dans le faste
13 Janvier 2008 - L'expression Edition Online

A Médéa, l’avènement du Nouvel An amazigh est célébré le 12 du mois de janvier avec faste et ferveur à l’instar des autres régions du pays tels la Kabylie, les Aurès, le Hoggar et Tlemcen où cette tradition séculaire est vécue comme un grand moment de communion et de prière. Yennayer ou El-Aâm, selon les appellations empruntées à chaque culture locale, reste pour bon nombre de Médéens le témoin vivant du lointain, mais indélébile passage de la civilisation numide dans la région.
Médéa garde, à ce titre, les traces de ce passage à travers les innombrables vestiges historiques, us et coutumes, ainsi que des noms de villages et hameaux, à consonances berbères qui font partie, aujourd’hui, du patrimoine populaire local.
La similitude entre les différentes manifestations folkloriques et veillées organisées à Médéa ou dans tout autre région du pays, illustre parfaitement ce lien profond qui unit l’ensemble de ces cultures populaires.
Au delà de l’aspect «mystique» qui caractérise souvent ce genre de cérémonial social, principalement au sein des confréries religieuses disséminées à travers les différentes régions de la wilaya, El-Aâm se distingue, néanmoins, en milieu citadin, par ses aspects gastronomiques, symbolisés par des plats traditionnels à base de viande, de poulet et de pâtes confectionnées à la maison, dont la préparation varie d’une région à une autre. Les plus prisés restent, sans conteste, le couscous et la chakhchoukha. Des plats accompagnés, d’habitude, de gâteaux traditionnels, dont les «maâreks» (crêpes à base de semoule), ou encore, «rfiss», mélange de galettes de pain, de semoule et de dattes, qui sont servis accompagnés de café et de thé à la menthe durant toute la durée de la fête. La célébration de Yennayer donne lieu, à Médéa, à une sorte de rituel que les populations pratiquent depuis des lustres. Il s’agit, en l’occurrence, du «baptême» des enfants en bas âge. Le cérémonial en question consiste à regrouper l’ensemble de la fratrie au milieu d’une chambre et de déverser sur leur tête le contenu d’une bourse, en tissu, remplie de treize fruits secs et friandises, communément appelée «treize» ou «djhaâz». Ce rituel est synonyme, selon la tradition orale locale, de voeux de richesse et de prospérité. D’autres familles profitent du Nouvel An amazigh pour fêter la première coupe de cheveux du benjamin de la famille.

 

Brésil : le Picasso volé à Sao Paulo a été retrouvé
Rio de Janeiro Lamia Oualalou
10/01/2008 | Le figaro.fr


Mardi soir, la police a réussi à mettre la main sur le Picasso et le Portinari. Ils étaient dissimulésdans une modeste maison de la banlieue de Sao Paulo. Crédits photo : AP

La police brésilienne a retrouvé le «Portrait de Suzanne Bloch» dérobé il y a trois semaines dans le Musée d'art de Sao Paulo.

Deux tableaux majeurs du Musée d'art de Sao Paulo (Masp) dérobés le 20 décembre, Portrait de Suzanne Bloch (1904) de Pablo Picasso et Le Cueilleur de café du Brésilien Candido Portinari (1939), ont été retrouvés.

Mardi soir, la police a réussi à mettre la main sur les deux œuvres dans une modeste maison de Ferraz de Vasconcelos, petite ville dans la banlieue de Sao Paulo. Elle a mis sous les verrous deux hommes, qu'elle suspecte d'avoir organisé le vol. « Mais, comme il est évident qu'ils ne les ont pas volés pour eux, il nous reste à savoir qui est le commanditaire de l'opération », a souligné le directeur de la police civile de Sao Paulo, Mauricio José Lemos Freire.

La disparition des tableaux avait provoqué un scandale, en démontrant l'absence de sécurité dans l'un des principaux musées du pays. Les bandits étaient entrés dans le bâtiment à 5 h 09, profitant du changement d'équipes des vigiles, tous réunis au sous-sol. Le système d'alarme était en panne, et les images filmées par les caméras de surveillance étaient inutilisables. Elles n'ont filmé que des ombres, les lumières étant éteintes pour cause de restriction budgétaire. À 5 h 12, les voleurs étaient dehors : ils n'ont eu besoin que de trois minutes.

Au lendemain du vol, les Brésiliens ont découvert avec stupeur que les deux œuvres, dont la valeur est estimée à environ 100 millions de dollars, n'étaient pas assurées, là encore pour des raisons d'économie. L'affaire souligne la difficulté pour le Brésil à conserver et à protéger des œuvres d'art importantes. Alors que le budget du ministère de la Culture est faible, et capté pour l'essentiel par la musique, l'État a progressivement délégué cette tâche à des organismes privés, comme le Masp, souvent très mal gérés.

 

Merci a Marine pour sa revue de presse. Bon travail...

 

A bientot, Giovanni

Publié dans Revue de presse

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